Concours d’éloquence du Lions club

Entre les griffes du Lion !

   Les grands fauves ne laissent jamais indifférent, surtout lorsque l’on se retrouve à leur merci. Les quatre candidats présentés au concours d’éloquence du Lions club, par le lycée Saint Paul, en ont fait l’éprouvante, mais vivifiante expérience, le mercredi premier mars 2023. Après deux ans de pause forcée, les hostilités ont repris ! Annoncer à des adolescents de 15 à 18 ans que le sujet de l’année est tiré des pensées d’un certain Remi de Gourmont, lettré de la Belle époque, ne leur donne pas spontanément envie d’en découdre. Apprendre que l’«altruiste n’est autre qu’un égoïste raisonnable » n’ébranle pas non plus leurs certitudes. Vous comprendrez donc, que lorsque j’ai donné ce sujet en pâture à mes élèves, l’immense majorité a boudé l’offre. Pour tout dire, j’ai été bien heureux d’enregistrer deux candidats, dont un s’est rapidement désisté. Il m’a donc fallu ruser de mille stratagèmes et menacer de mort imminente, pour au final inscrire les quatre fantastiques au premier round de ce concours national.

   Ainsi, Louann, Axelle, Pierre et Ibrahim se sont lancés dans la course au speech, armés chacune et chacun de sa bonne volonté, de ses aptitudes, de ses parents et proches collaborateurs, mais surtout d’une approche toute personnelle. Louann a mis l’accent sur son désir d’aller vers les autres, mais sans s’y perdre pour autant. Axelle a construit son intervention sur des exemples du quotidien. Pierre a choisi, lui, d’emprunter les chemins tortueux du sketch. Et Ibrahim, s’est voulu philosophe, à sa manière. Il serait impossible de résumer le contenu du discours des uns et des autres, mais ils y ont mis tout leur cœur ou du moins leur pate, leur personnalité. Louann a associé gravité et légèreté, tout en finesse. Ce qui lui ressemble, bien évidemment.  Axelle s’est montrée enjouée et enthousiaste, cachant par là un travail préparatoire considérable. Pierre l’a joué dilettante, mais créatif et a fait son petit effet, face au jury interloqué. Quant à Ibrahim, sa voix de centaure a résonné et fait raisonner, dans la petite pièce de l’épreuve.

   Au final, ce sont deux élèves sedanaises qui ont obtenu les premières places, Louann s’attribuant la troisième. Au regard de la qualité des interventions, monter sur le podium constitue une fort belle performance. Et le simple fait d’avoir affronté un jury chevronné, aura permis à nos lycéens, du haut de leurs 16 ou 17 ans, de sortir de leur zone de confort, d’éprouver le réel, comme aucune plateforme ou aucune appli ne saurait le proposer. Une expérience à renouveler. Pourquoi pas, à l’occasion du concours d’éloquence du lycée ?!