Plaidoierie de Caen

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Nos Lycéens et lycéennes s’engegent … en faveur des Droits de l’HOMME !!!!

Que dire ? Que dire de ces cinq jours passés au mémorial de la Paix de Caen ? 19 jeunes âgés de 15 à 17 ans sont réunis pour le concours des plaidoiries comme c’est le cas au mois de janvier depuis 14 ans. Ils viennent d’horizons différents et des quatre coins de la France et du monde ( La Guadeloupe et la Grèce étaient présents cette année ! ) Ils sont tous contents d’être là, de défendre les Droits de l’Homme. Ils sont quatorze équipes sélectionnées contre 750 au départ, c’est vous dire s’ils ont déjà l’impression d’avoir gagné ! et quand bien même, ils sont tous - et je dis bien tous ! – là pour plaider des causes différentes. Laïla défend les conditions de la femme en Palestine, Tiphaine les Amérindiens d’Amazonie, François le land grabbing, Romain défend Sakineh, l’Iranienne condamnée à mort par lapidation, nos lycéennes de Saint Paul prône la peine capitale pour la peine de mort et j’en passe. Ils sont tous paniqués à l’idée de monter sur scène mais heureux de partager ce qu’ils ont à dire. Ils croient à la paix et à un monde meilleur. Belle leçon pour nous adultes, on ressort boosté après quelques jours passés à leur côté. Ils sont notre futur et me laissent encore penser : «  Et si tout était encore possible ? ».


Isabelle SCHMOLINSKI


Mémorable mémorial.
Vaste esplanade livrée aux quatre vents. Façade massive fendue en son centre d’une gorge béante. De part et d’autre, sur le béton brut, en lettres capitales, cette formule : « La douleur m’a brisée, la fraternité m’a relevée. »
Le mémorial de Caen en impose. Majesté, sobriété, solennité. Un mausolée ? Non. Ici, on ne vénère pas le passé, on entretient sa mémoire, on construit des passerelles et des ponts bâtis sur une pédagogie vivante et imaginative. A l’intérieur, le hall est immense. L’avion de chasse, en ordre de combat, épinglé au plafond passe presque inaperçu. Des centaines de sièges, rapidement occupés, le tapissent pour l’occasion. Le parterre est bigarré : des lycéens nombreux et enthousiastes, des enseignants stressés mais confiants, les familles fières de leurs rejetons, larmes prêtes à exploser, et près de la scène dressée à cet effet, les membres du jury cintrés dans leur costume sobre, affichant pour certains la discrète mais immanquable rosette républicaine. Autour, écrans géants, caméras, photographes, retransmission nationale, cirque médiatique.

Imaginez-vous sur cette scène, âgé de 16 à 18 ans, paré pour un premier oral surhumain. Les sélections pour ce treizième concours d’éloquence du mémorial de Caen ont déjà été assez éprouvantes, mais figurer parmi les 14 équipes finalistes (14, sur plus d’une centaine ) relève d’une autre dimension. Les jeunes candidats sont venus de Marseille, Châteauroux, La Réunion et même la Grèce. Pas nécessaire de vous imaginer ardennais, et bien imaginez-vous ardennais, carolo sur les planches caennaises, représentant le lycée Saint Paul, défendant les droits de l’homme dans le monde… Il est quatorze heures, la maîtresse de cérémonie, quadragénaire distinguée et sexy prend le micro. Zara, Aïcha et Océane sont appelées au son d’un hymne événementiel. Tous les voyants passent au rouge. Le jury essaie d’oublier le moelleux des fauteuils. L’évaluation commence. Imaginez-vous au sortir des coulisses, débouchant sur cette salle, avec pour mission : sauver le monde. Nos trois super héroïnes ne visent pas si large, mais elles vont démontrer l’obscurantisme et l’inefficacité de la peine capitale. Vous avez 16 ans et vous vous exprimez à la façon de ces journalistes d’investigation : gravité, pondération, professionnalisme. Que ceux qui doutent de mon impartialité se rendent sur le site du Mémorial. cliquer ici . Leur prestation a été au-delà de nos attentes. Et même si le voyage à New-York (premier prix) n’est pas pour cette année, Océane, Aïcha et Zara ont su montrer que l’excellence se travaille et a plus que jamais sa place dans notre cité ducale.
Jean-Michel NOE